Chronique dans Hard Rock Mag.

« L’idée de donner une petite leçon de violence musicale au monde du métal ne me déplairait pas », déclare Iskandar Hasnawi dans l’entretien qu’il nous a récemment accordé. Ces propos, s’ils font référence dans le cadre de l’interview à une éventuelle prestation live d’Elend, n’en sont pas moins tout à fait applicables à « Sunwar the dead », le nouvel album du groupe. C’est en effet une superbe leçon de violence que nous donne ici le duo franco-autrichien. Après plusieurs années d’absence et un retour tout en douceur l’année dernière avec « Winds Devouring Men », son album le plus doux et le plus calme à ce jour, Elend renoue aujourd’hui avec l’impétueuse démence qui caractérise sa musique depuis dix ans, avec cet intense mélange de musiques classique, savante et metal qui a bâti sa solide réputation. Entourés pour l’occasion d’un orchestre et d’une chorale de cinquante musiciens, Iskandar Hasnawi et Renaud Tschiner n’ont pas besoin de guitares hurlantes ou de saturations agonisantes pour nous secouer des pieds à la tête, leur maîtrise de la composition et des arrangements, associée une époustouflante puissance orchestrale et une limpidité sonore irréprochable, s’avère bien plus extrême que n’importe quel hurlement clouté made in Scandinavia. Alors que l’introduction, « Chaomphalos », pourrait nous laisser croire à une sage suite de la tranquille odyssée du précédent album, « Ardour », le second morceau, nous entraîne sans somation dans une spirale d’une violence inouïe, un tourbillon fait d’explosions orchestrales aussi bien que de silences inquiétants, de grandioses et célestes voix féminines et de chant sage et mélodique (celui de Renaud Tschirner), de percussions surprenantes et d’ambiances apocalyptiques. « Sunwar the dead » est sans aucun doute l’album d’Elend que nous attendions, Elend dans toute sa splendeur. Monumental.

Alyz Tale Note : 9/10