Interview avec MkM pour Elegy Magazine
Il était difficile d'imaginer ELEND après la trilogie de l'Office des Ténèbres (ndlr : Leçons de Ténèbres, Les Ténèbres du dehors, The Umbersun / Au tréfonds des Ténèbres). Le dernier volet est de surcroît arrivé au moment de la signature d'un contrat avec Music For Nations et de tous les problèmes y étant liés, il était donc presque logique que ELEND prenne fin sous cette forme et continue sous d'autres horizons. Que s'est-il passé ? Qu'est-ce qui motive ce retour ?
Iskandar : Il est vrai qu'à l'époque, nous avions de nombreuses idées musicales pour l'après-Office et que continuer sous le nom d'ELEND nous gênait. Avant de signer sur MFN, nous avions prévu de changer de nom après The Umbersun ; mais au vu des tensions que cela promettait avec le label, nous avons préféré occulter ce problème, en nous disant que nous avions encore le temps. La sortie ratée de TU a précipité les choses, et nous a laissé un sentiment de gâchis et une certaine amertume, parce que nous considérions que TU était notre meilleur album. Nous ne voulions plus entendre parler de l'aspect commercial. De plus, à l'époque, nous n'avions pas pris la mesure du ratage du label, du manque de distribution de l'album, nous avions l'impression que l'album n'intéressait pas le public. Ce n'est que plus tard que nous avons compris que les gens ne trouvaient tout simplement pas l'album parce qu'il n'était quasiment pas distribué ! Mais le combat contre MFN nous avait épuisé. Pourquoi passer six mois à faire la promotion d'un disque alors qu'il ne nous avait fallu que trois mois pour le composer et l'enregistrer ? C'est une disproportion délirante... C'est alors que nous nous sommes repliés sur nous-mêmes : l'idée de monter notre propre studio et de nous passer des maisons de disques est venue rapidement, et nous nous sommes installés dans cette situation confortable : composer pour nous et nos amis, enregistrer très rapidement, explorer différentes voies musicales et n'avoir aucun objectif commercial... une période très heureuse, en somme. Ce n'est que très récemment, l'an dernier, lorsque nous avons rencontré nos deux violonistes, que nous avons à nouveau éprouvé le désir, et presque le besoin, de rendre notre musique publique. Pourquoi le faire sous le nom d'ELEND ? Par commodité et par paresse, tout simplement
Tu évoques plusieurs voies, ELEND était-elle l'une d'entre elles ?
En fait, non, ELEND n'en faisait pas partie. À l'origine, je voulais faire un groupe de trip hop, A Poison Tree : cela m'a appris à épurer, à chercher l'efficacité. J'ai appris des choses simples : composer pour la guitare, manipuler les rythmes et les sons... à côté de cela, je continuais à composer de la musique orchestrale sans me dire que cela serait pour ELEND. Composer cette musique est naturel pour moi. Et c'est ainsi que nous nous sommes retrouvés avec des heures de musique disponibles. Nous avons fait beaucoup d'autres choses : de la pop, du métal, de l'industriel.
Parallèlement à cela, Renaud (ndlr : second compositeur et cofondateur d'ELEND) et moi nous nous sommes mis à retravailler sur un projet orchestral ambitieux : c'était quelque chose qui était en gestation de puis 1997, le concept textuel était là, la direction musicale fixée - c'est ce qui a donné Ensemble Orphique, un projet encore plus violent et étrange que ce nous avons réalisé avec TU, plus abstrait et plus difficile. Nous étions donc partis sur cette idée : pas de limites musicales. Ensemble Orphique est articulé autour d'une trilogie, trente morceaux et trois albums. Un gros travail de composition donc, et qui n'est pas encore achevé.
C'est alors que nous avons commencé à chercher des musiciens pour enregistrer, car il est arrivé un moment où composer comme nous le faisions ne rimait plus à rien, il fallait en passer par un travail avec de bons instrumentistes, c'est là que nous avons rencontré David et Shinji, les deux violonistes. Et ça a tout changé... une révolution pour nous et cela nous a donné l'envie de reprendre tout ce qui avait été composé depuis TU : le résultat était enthousiasmant... du coup, nous revoilà. C'est la faute aux violonistes (rires).
Il était question de guitares (pour le projet de trip hop) et il a souvent été question de savoir si cet instrument aurait sa place dans ELEND un jour (vu les liens que le groupe pouvait avoir avec la scène métal, de part son affiliation avec Holy records etc.), qu'en est-il en 2003 ?
Dans ELEND, la guitare n'a de place que si elle devient méconnaissable : comme effet de saturation ou de larsen, retravaillé, programmé et intégré à d'autres textures. J'ai beaucoup expérimenté avec les guitares lorsque je travaillais sur A Poison Tree ; nous avons aussi un projet métal qui traîne depuis des années. Ce projet, qui n'a d'ailleurs pas de nom, présente tout ce que j'ai toujours cherché dans un groupe de métal : aussi bien doom que rapide et violent, orchestral, bizarre, sans que cela soit gratuit, en gardant une unité musicale. Bon, je ne sais pas si nous trouverons le temps et l'énergie pour enregistrer un album.
Comment expliquer toute cette créativité ? Est-ce dû à cette cassure totale avec le côté commercial et les structures qui y sont liées?
Oui, en grande partie. Sortir un album prend énormément de temps et d'énergie : la promotion et l'enregistrement sont une perte de temps immense. Chaque morceau de ce nouvel album a été composé en deux ou trois soirées, mais pour enregistrer et mixer un morceau, il nous faut trois ou quatre semaines. Quant à la préparation du packaging et à la promotion, il faut compter à nouveau plusieurs mois. Il y a une telle disproportion entre la composition (qui est pourtant le plus important dans l'activité musicale, non ?) et le reste. C'est déprimant.
Dans le cas présent, tu remplis tous les rôles, de la composition à l'exécution, de l'enregistrement à la promotion !
Il ne faut pas exagérer tout de même. Les tâches sont réparties entre Renaud, Sébastien et moi. Renaud et moi nous nous chargeons des enregistrements et c'est Sébastien qui mixe les morceaux. En ce qui concerne la promotion, je ne m'occupe que de la France. Renaud prend en charge tout le reste, ce qui est énorme. Quant à la composition, c'est un plaisir pur, ça ne compte pas !
Quelles attentes as-tu pour cet album d'ELEND ? Les attentes sont-elles différentes en fonction des groupes?
Oui, bien sûr : par exemple, je ne me fais pas trop d'illusions sur le succès commercial d'Ensemble Orphique. Si The Umbersun n'a pas vendu en raison de la difficulté et de la violence de la musique, alors Ensemble Orphique vendra encore moins ! Les morceaux sont beaucoup plus proches du travail de Penderecki ou de Nono - même si nous ne faisons pas de musique savante, nous sommes avant tout des autodidactes - que du format " chanson " que l'on peut retrouver dans ELEND, dont les morceaux restent assez calibrés. Pour ELEND, j'imagine qu'avec cet album notre audience potentielle est assez large et recoupe en grande partie celle d'un groupe comme Dead Can Dance, mais pour Ensemble Orphique, je sais qu'il y aura une audience très restreinte. Quant à A poison Tree, je ne sais pas trop... quand j'ai commencé le groupe, le projet était vraiment original, mais maintenant plusieurs groupes font du trip hop sombre, alors... nous verrons bien. Pour Statues, le groupe industriel, l'audience sera forcément assez limitée.
En ce qui concerne les thèmes abordés, on a surtout connu ELEND avec l'Office, dans lequel le christianisme était un thème récurrent...
Nous en avons fini avec le Christianisme.
ELEND en a donc fini avec la religion ?
Avec le christianisme, pas avec la religion. L'Office a constitué une vraie libération. Pour cet album, le texte de départ est une sorte d'odyssée intérieure qui mélange les fictions, métaphores et souvenirs personnels et des références littéraires, à la fois pour leur apport narratif et pour le cheminement intérieur qu'elles permettent : ces textes m'ont fait, il était donc naturel qu'on les retrouve dans cette odyssée fantasmée qui mélange thèmes personnels et bribes de l'épopée antique et de ses différentes incarnations littéraires.
Il n'y a pas de trame aussi systématique que pour l'Office, mais, pour structurer la musique orchestrale que je compose, j'ai toujours besoin de partir d'un texte. Tout ce que j'ai composé pour ELEND depuis 1997 est articulé autour de ce long texte que je ne cesse de retravailler et de compléter.
Pour en revenir à TU, tout était lié ou, tout du moins, nous paraissait lié : l'échec de l'album, " cette lutte à mort " contre le christianisme, l'impression d'avoir gâché un temps précieux...
D'où cette période de réclusion entre ce nouvel album et The Umbersun ?
Oui, certainement. Nous ne pouvions plus travailler sous pression. Nous avions besoin de nous retrouver entre nous. Il n'y a jamais eu séparation ou arrêt de la composition. Nous avons achevé la composition de Winds Devouring Men en octobre 2002, mais les premiers thèmes composés datent de décembre 1997. Et comme je te l'ai dit, nous avons en réserve des dizaines de morceaux et des heures de thèmes et de fragments plus ou moins développés.
Qu'en est-il du groupe maintenant? Des débuts sous forme de trio à l'apogée de The Umbersun (un chœur de trente personnes), sous quel jour se présente le nouvel ELEND ?
La nouvelle structure est évolutive. Il y a un noyau dur : Renaud et moi, pour la composition, les voix masculines, tous les instruments à cordes pincées ou frappées, les percussions, le sound-design et la programmation, et Sébastien pour le reste de la programmation, une partie du sound-design et surtout le mixage. Nous sommes à la base de tous les projets musicaux dont j'ai parlé. Et puis il y a un collectif de musiciens qui nous accompagnent depuis plusieurs années maintenant, et nous faisons appel à eux en fonction des projets. On y compte pour l'instant deux violonistes, une personne qui s'occupe des cuivres (trompette, trombone, cor), trois chanteuses, un guitariste… mais c'est un cercle qui a vocation à s'agrandir en fonction du budget que nous avons à consacrer à l'enregistrement, budget qui dépend entièrement des ventes de nos disques.
Un des aspects nouveaux de cet album réside dans le travail sur les ambiances à l'aide des sonorités diverses, des bruits de fond...
Cela est dû à une interaction entre tous les projets, chacun bénéficie des avancées des autres. Tout le travail sonore a été initié par le travail sur Statues et Ensemble Orphique, les dissonances et les effets violonistiques vient d'Ensemble Orphique, l'aspect plus resserré, plus efficace des structures vient de A poison Tree. En même temps, on retrouve beaucoup d'ELEND dans ce dernier.
Les sons et les textures industriels ont été enregistrés dans une usine par Renaud et un de ses amis. Ils ont pu enregistrer chaque machine séparément, sous différents angles, et enregistrer aussi des sons d'ambiances avec plusieurs machines. À partir de ces heures de matière première, je sélectionne des sons, des fragments rythmiques, je les traite avec différents effets et je construis mes propres ensembles rythmiques et sonores. Ensuite, je mélange les textures et je les intègre au morceau, qui gagne ainsi une épaisseur sonore inédite. C'est un album à écouter au casque : il se passe beaucoup de chose sur les côtés, en arrière-fond. Nous avons pu travailler cela au mixage, passer des heures sur le choix d'une reverb ou d'une saturation... produire le disque comme nus le voulions, en fait... enfin ! D'ailleurs, en termes de production, WDM est l'anti-TU : pour The Umbersun, je voulais une tension permanente, même dans les parties calmes... je voulais donner l'impression que tout pouvait arriver à tout moment. Le son est donc très compressé, avec un ground de basses constamment présent. Les reverbs sont courtes sauf, sur les voix... c'est tout cela qui fait ce son si menaçant, si étouffant. À l'inverse, le son de WDM respire beaucoup : il y a énormément d'écart de dynamique, les parties calmes sont à faible niveau pour laisser toute la place aux explosions et de violence et à la densité orchestrale, quand elle intervient. Il y a beaucoup de types de reverb utilisés, des jeux spatiaux sur les voix lead et les chœurs, un grand travail sur les timbres des voix et des instruments. Le résultat est très différent.
Quelles sont les prévisions pour A Poison Tree ?
Notre priorité est de terminer l'enregistrement du prochain album d'ELEND. Nous avons sélectionné une quinzaine de morceaux et nous en avons enregistré 8 jusqu'à présent. Ensuite, je pense que nous travaillerons sur Statues, puis nous reviendrons à Ensemble Orphique et à A Poison Tree, et j'espère également que nous pourrons avancer sur le projet métal. Nous avons, de manière générale, très peu de temps à consacrer à la musique... mais j'ai hâte de recommencer à travailler avec Alex, notre guitariste. J'ai de nombreuses idées et, depuis le temps que je travaille sur A Poison Tree, il serait temps que nous sortions un album.
Les groupes que tu as mentionnés comptent-ils tous Renaud et Sébastien dans leurs rangs ?
Oui. Ces groupes sont mes créations, mais je n'aurais pas le courage de les faire sans eux. Leur présence est réconfortante et vivifiante. Je suis vraiment bien entouré... J'ai beaucoup de chance, vraiment.
Avec le cumul d'expérience en matière de labels et le recul des dernières années, comment appréhendez-vous ce nouvel album, les licences, la sortie de l'album ?
Nous savons que le label idéal n'existe pas, qu'il y aura toujours des conflits et des querelles, qu'il faut l'accepter et que ce n'est pas à cette aune que l'on juge de la réussite ou de l'échec d'un partenariat. Le plus important est que ce qui nous unit soit plus fort que ce qui nous désunit ponctuellement. Mais il y a tout de même des points sur lesquels nous sommes inflexibles et nous préférons gâcher une chance commerciale plutôt que de transiger. C'est peut-être à cause de cela que nous avons la réputation d'être " durs ". Mais si l'on ne fait pas attention à certaines choses, c'est la porte ouverte à tout.
Pourquoi ne pas se passer de labels et ne pas opter pour une auto distribution on-line ? Pour une raison très simple, pour enregistrer nos disques nous avons besoin de l'argent que nous apportent ces contrats. Il ne faut pas être tartuffe : l'argent est important pour l'indépendance du groupe, c'est ce qui nous a permis de monter notre studio, c'est ce qui nous permet de passer à un stade supérieur au niveau du matériel, et surtout c'est ce qui nous permet de faire appel à des musiciens supplémentaires et d'expérimenter de nouvelles choses. C'est peut-être aussi ce qui nous permettra de financer des projets difficiles.
Serait-il possible de voir un jour des éditions plus confidentielles ou limitées d'ELEND (vinyl ou autres)?
Je suis vraiment resté underground dans l'âme, c'est à dire que des groupes dont je sais que le cd a été tiré à 1000 exemplaires me sont plus chers que ceux dont les albums ont été tirés à des centaines de milliers de copies. À l'époque de l'Office, il nous était impossible d'avoir de tels tirages, nous étions liés au label par un contrat d'artiste. Maintenant que nous ne signons que des contrats de licence, cela serait envisageable, car les choses sont compartimentées, et nous restons propriétaires de nos enregistrements... Peut-être que Prophecy Productions, notre label allemand va faire un tirage double vinyl limité à quelques centaines d'exemplaires. Nous avons toujours voulu faire de beaux objets, je ne comprends pas les groupes qui ne prennent pas en charge leurs visuels, qui laissent les labels faire n'importe quoi... ça me dépasse. C'est aussi une des raisons qui nous poussent à continuer à sortir des disques plutôt que d'opter pour une solution on-line ; nous aimons les disques, nous aimons les packaging élaborés, les mises en pages savantes. Un album, c'est un tout, et nous nous occupons de chaque aspect, jusqu'au choix du rond de CD.
Renaud et moi, nous sommes d'ailleurs des collectionneurs maniaques et les cdrs restent une solution de dernier recours. Pour des albums que l'on ne trouvera nul part, on se contentera de la copie cdr, mais seulement après avoir écumé tous les warehouses américains vendant des cut-outs et tous les sites d'enchères et d'occasions.
Je ne comprends pas les gens qui se disent fans de musique et qui se passent de l'objet original. Si c'est un problème économique, très bien : vive les cdrs, et je suis même content qu'ils puissent connaître ma musique et l'avoir avec un bon son (bien sûr je parle de ma musique et je ne parle pas au nom d'autres groupes). Je préfère savoir qu'ELEND circule sur cdr avec un bon son plutôt qu'avec un souffle de cassette copiée une vingtaine de fois.
Mais pour les autres... c'est aberrant de se limiter aux copies, ce sont des gens qui tuent leur scène, c'est toujours un laminage par le bas et ce sont les groupes les plus originaux qui en pâtissent. Copier Cradle of Filth, cela ne menacera ni l'existence du groupe ni le confort matériel de ses membres. Je ne dis pas que c'est une bonne chose, mais les conséquences ne seront pas catastrophiques. Par contre copier Ved Buens Ende, Fleurety, Carbonized, Christ Agony, Funeral... c'est tuer ces groupes : ils ne sont alors plus viables pour les labels, ils ne peuvent plus enregistrer, ils disparaissent. Si une scène voit ses forces créatives éliminées et que ses groupes originaux ne peuvent plus signer ailleurs que sur des labels microscopiques avec des tirages limités à 500 exemplaires qu'il faut aller chercher au fin fond du New Jersey, à quoi cela rime-t-il ? C'est ridicule.
Les mp3s permettent la diffusion de la musique, mais si je découvre un bon groupe, je vais acheter le disque. Le mp3 en lui-même, je n'en ai rien à faire. Cela me permet juste de me faire une idée, de vérifier si une chronique est exacte.
Alors, bien sûr, il y a des groupes ou des albums qui ne méritent pas d'être achetés : les mp3s et les cdrs c'est la mort des albums de remplissage : 3 bons titres, 7 autres inintéressants. En ce sens, cela oblige les groupes à vraiment travailler et à fournir des albums homogènes.
Les copies et les mp3 ont des aspects très positifs : en tant que collectionneur et fan de musique, cela m'a permis de découvrir des formations incroyables et même de transférer mes vieilles cassettes de démos sur cdr. Ce sont des outils de découverte formidables, mais nous en voyons un usage très pervers pour l'instant.
Il est faux de penser que les groupes sont tous interchangeables, qu'on peut copier les cds et que ça n'aura aucune conséquence: " Un petit groupe original et exigeant disparaît, bah, il y en aura bien un autre pour le remplacer et faire la même musique ! " - non, c'est faux ! Un bon groupe est irremplaçable. Il y a des groupes qui valent vraiment la peine et qui méritent que l'on se batte pour eux : pour certains groupes, j'achète leurs albums en deux ou trois exemplaires, car je sais qu'avec la bêtise actuelle, d'ici deux ans, leurs disques seront introuvables. Et un genre musical qui n'a pas deux ans de mémoire discographique, que croyez-vous qu'il soit en train de lui arriver ?
En restant dans le domaine du mp3, la communication des groupes se fait beaucoup par le biais du net, ELEND reste encore en retrait sur ce domaine, cela va t-il changer dans les mois à venir?
Nous allons bientôt ouvrir un site qui, je l'espère, sera assez exhaustif en matière de photos et textes. Mais nous avons pris du retard. Maintenant que nous avons une grande liberté par rapport aux maisons de disques, nous pourrons aussi enregistrer des morceaux qui seront disponibles gratuitement sur le web.
J'espère avoir un site actif : je voudrais un forum de discussion, un moyen d'interaction avec des chats, pouvoir distribuer des versions différentes des morceaux, court-circuiter les moyens de promotions habituels, avoir un contact direct avec les gens. Par le passé, ELEND nous a permis de rencontrer des personnes qui, depuis, sont devenus des amis.
Tu parles de contacts avec les gens et, en même temps il n'est plus question de faire de concert, cela va t-il changer?
Si nous faisions des concerts, nous ne ferions ni Statues, ni Ensemble Orphique, car pour reproduire le son de l'album, il faudrait faire appel à un assez grand nombre de musiciens - certes beaucoup moins qu'à l'époque de l'Office - et il faudrait un long travail de répétition. Nous n'avons pas de temps à y consacrer.
Notre unique expérience scénique reste très frustrante : même si je ne sais pas ce que le public en a pensé, nous n'étions vraiment pas satisfaits de notre performance... Mais si nous devions refaire un concert un jour, j'aimerais assez organiser quelque chose d'intime et de chaleureux, dans une petite salle avec une bonne acoustique, où les gens seraient assis.